Le soir tombait. Les rues du camp étaient désertes. Encore tremblant de la colère qu'il n'avait pu contenir devant le cynisme de Boulard, le colonel Dax éprouvait le besoin de se retrouver seul.Alors qu'il allait ouvrir la porte de son appartement, un vacarme de sifflements, de cris, d'interpellatio...
Qu'est-ce qui précède l'idée? La sensation, les images mentales, les mots? Ou est-ce de l'idée que découlent le flux du texte en s'appuyant sur le ressenti, les sens, les associations…
Vraisemblablement tantôt l'un, tantôt l'autre et les deux à la fois. Explorons donc. Une boule d'Anduze, senteur miel, m'a été offerte pour Noël. Ronde, en terre, lazurée de blanc, elle exhale son odeur dans la pièce. Je me mets à l'écoute de mes images intérieures. Des réminiscences enfantines me reviennent: traces du passé qui constituent mon présent et construisent l'avenir. L'écriture est un fil qui relie l'intérieur à l'extérieur pour dire et se dire. La couleur ambrée du nectar, le mauve de la bruyère en fleur sur la montagne, le grand-père en tenue blanche qui sort les cadres de la hausse, le goût de terre sucrée dans la bouche avec les morceaux de cire qu'il faut recracher, le chant des butineuses… Tout cela, en vagues successives, se presse dans ma tête. Il me faut donc écrire la trame de la mémoire et ce vers quoi cela me porte. Tirer l'essence de ces images. Que disent-elles? Elles soulignent la joie, la paix, le silence et surtout cette sérénité qui me nourrit dans le vivre. Il faudra axer l'écriture sur cette idée. Tout d'abord raconter la lande et ta présence :
Je me glisse sur le chemin mauve où tu as caressé chaque fougère de la lande, il faut supprimer, c'est lourd, il faut épurer…peut-être utiliser l'infinitif pour ouvrir vers le lecteur, l'impliquer. Des allitérations pour donner la sensation de frôlement
Se glisser
sur le chemin mauve du rucher