Le soir tombait. Les rues du camp étaient désertes. Encore tremblant de la colère qu'il n'avait pu contenir devant le cynisme de Boulard, le colonel Dax éprouvait le besoin de se retrouver seul.Alors qu'il allait ouvrir la porte de son appartement, un vacarme de sifflements, de cris, d'interpellatio...
Sa main l'a juste frôlée
Une odeur s'est envolée
Leurs pensées s'enfuient
Fugaces jusqu'à l'infini
Ils ne se sont pas regardés
Ils ne se sont pas parlé
Ils sont simplement assis
Juste pour un instant, ici
Dans le roulement monotone
D'une matinée d'automne
Soumis au rythme infernal
Du familier ventre de métal
Mais ils s'échappent, ils rêvent
Ils tissent un moment de trêve
Emportés dans le sillage
D'une eau forte et sauvage
Un rayon de soleil les unit
Dans la chaleur de midi
Transperce la toile de jeans
Attisant la peau clandestine
Une bouffée de sueur les colle
De la cuisse jusqu'à l'épaule
Elle a fermé les yeux
Il se sent audacieux
Sa main touche sa main
L'emprisonne tel un butin
Glisse ses doigts entre les siens
Soude un imprévisible lien
Enfin, ils se regardent tous deux
Cela se joue alors dans les yeux
Va- t-elle rompre les amarres ?
Le suivre à Barbés Rochechouart ?
Qui le dira ? Pas bien malin
De connaitre la fin
De ce désir métropolitain !